Windows on the world (F.BEIGBEDER)
Mon avis sur celui-ci : (Désolé c'est fait un peu à l'arrache, je retravaillerai la forme plus tard, quand j'aurais le temps)
Bon alors pour tout vous dire, cela faisait un moment que je l'avais celui-là, il fallait que je le lise à un moment donné ou à un autre, ne serait-ce que pour confirmer ce que je pensais la première fois.
Toujours est-il que j'ai été un peu surpris par celui-ci.
En effet, Beigbeder est toujours cet homme très égoïste et narcissique (il parle de lui un chapitre sur deux) mais quelque chose d'autre apparait. On n'est plus face au jeune écrivain ennivré par la jeunesse dorée de son milieu qui n'a que faire de ce qui l'entoure. On fait face à un homme murit (je crois qu'il avait presque 40 ans quand il a écrit ce livre) qui se retrouve à de nombreuses reprise à faire un bilan de sa vie. Il doute. Il accepte également ce qu'il est (égoïste, narcissique, etc.) mais on peut percevoir une certaine tristesse en lui. Un regret de n'avoir connu que la vie qu'il a mené. Son retour aux USA, en plus de mener un peu l'enquête pour son livre, pour faire marche arrière sur la catastrophe en elle-même, semble être également une escapade nostalgique vers une ville qu'il a chérit des années plus tôt, dans un pays où, semble-t-il, il a des origines lointaines. Certains penseront que c'est encore un de ces jeux d'arnaqueur d'homme égoïste qui ne pense qu'à toucher le lecteur ou ironiser ses propos. En tout cas, le côté " nostalgique " a bien marché pour ma part. Je l'ai trouvé assez sincère. (Suffisamment, s'il s'agit de comparer avec Vacances dans le coma.)
GOOD POINTS :
- L'originalité du livre pour diverses raisons : un chapitre sur deux, on est dans l'histoire. On incarne différents personnages du WTC lors de l'attaque terroriste. Le reste du temps, on voyage avec B.F. à Montmartre, puis à New-York, pendant son parcours réalisé au moment où il écrivait le livre. Cet aspect là est assez intéressant : c'est comme avoir accès au " Making-Of " du livre.
BAD POINTS
- Cette nouvelle manière de présenter le livre a ses effets pervers. En effet, le fait de passer un chapitre sur deux à " Beigbeder à Montmartre " ou " Beigbeder à NYC " donne l'impression de nous couper dans notre élan concernant l'histoire des personnages. Notamment après le crash de l'avion. Les descriptions sont assez bien foutues. Mais pourquoi toujours parler de lui, ENTRE les scènes ?! (Probablement le côté égocentrique.) Imaginez que vous êtes en train de regarder Titanic, de James Cameron, et que toutes les 2min (surtout à la fin du film), on vous coupe le film juste pour vous montrer James Cameron " Sur les traces du Titanic " au moment de l'élaboration du film. Imaginez la frustration que vous auriez. Eh bien là, c'est pareil. Le concept est original, mais a des effets pervers.
BREF,
Pour résumer la chose, le concept " Roman/Auto-biographie" me plaisait bien au début (enfin, à partir du moment où j'ai compris que c'était bien de lui qu'il s'agissait. Oui, pas spécialement évident de faire le rapprochement au début quand il marque 9h19 en nous décrivant le WTC et qu'après 9h20 on est à Montmartre. Faut un temps pour comprendre que c'est de lui qu'il parle ---> A rajouter dans les BAD POINTS : aucun indice n'est donné au départ) pu ça m'a laissé un gout amer vers la fin, quand les choses prennent une tournure vraiment " film-catastrophe". J'aurais préféré lire un livre sur la catastrophe sans les coupures auxquelles on doit faire face dans ce livre.
Il arrive des moments où c'est beaucoup trop frustrant, surtout quand les descriptions de peurs et autres sentiments intenses sont décrites au détail près, au point où l'on se croirait nous même plongés dans l'histoire.
On peut toujours espérer un autre livre ou film qui se raprocherait plus du style du Titanic, de James Cameron. (Sans forcément avoir à faire une fois de plus à une histoire d'amour précedent le drame, pour ceux pour qui le Titanic a été un cauchemard à l'eau de rose.) Ca aurait du succès. Faudrait demander à James, tiens!